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La vie en Suède

Semaine 9

Quel titre sérieux.

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Commandant, au rapport. Lima. Echo. Oscar. C’est à vous ! Je ne vous reçois plus. Over. Demande d’aide d’urgence. Charge de travail conséquente. Peur de ne pas pouvoir encaisser. A vous. Roger. La ligne semble être brouillée. Comme les œufs ?

Ça y est j’ai fait la seule et unique blague de l’article, je n’y reviendrai plus.

Cette semaine bien militaire a été frappée sous le signe du travail et de la dure labeur (existe-t-il une labeur qui ne soit pas difficile ?). Encore une fois, on s’est fait twisté par le calendrier des rendus. Douze heures en retard, on se rend compte que l’on devait finir certains travaux. Pris dans l’urgence on décoche une série de mails et nous voilà partis pour rattraper le temps perdu. Le lendemain, on sort indemnes de la présentation orale comme si de rien n’était.

Encore un vent d’anxiété pour la semaine qui arrive. Les exams pointent le bout de leur nez. La tête dans l’oreiller, c’est difficile d’appréhender tout ça.. In english, please.

J’ai trouvé les semelles de l’espace ! Une double couche polaire-aluminium et je suis paré pour affronter les plus bas degrés. En avant le froid je n’ai pas peur de toi.

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Pour contrer le coût de la vie, je me retrouve en tête à tête avec les rayons de chez Lidl. Je n’achète pas mes légumes là-bas mais c’est tout de même bien avantageux. Mes légumes j’ai essayé de les acheter au marché d’Hötorget (prononcez Eutoriette). Je dis « essayé » car aujourd’hui c’était le mauvais jour. On est dimanche et le dimanche c’est plus un marché-brocante-quincaillerie qu’un vrai marché de fruits et légumes. L’un des seuls stands qui vendaient un tant soi peu de légumes m’a donné sa carte pour que je revienne demain faire le plein. Je verrai.

Comme vous avez vu, ici aussi, nous avons les belles couleurs de l’automne. Ce nuancier infini de marron, d’orange, de brun, de châtain… J’espère qu’il durera le plus longtemps possible avant que l’hiver ne nous enferme dans sa sphère sombre et glaciale. Il fait encore assez doux et le thermomètre n’est pas encore allé à la rencontre du 0°C. Le problème, ce sont mes radiateurs. Ils sont en marche, mais ils sont tièdes. Apparemment c’est normal. Au cas où, je garde toujours près de moi ma petite bouillotte, qui elle, ne me fait pas faux bond.

Peu de moi pour ce soir, allez je vous laisse. God natt !

En bref,

  • L’agenda des rendu nous a surpris une fois de plus, avec 12 heures de retard.
  • Les examens sont la semaine prochaine.
  • J’ai tuné mes chaussures avec des semelles grand froid.
  • Mes plantes vont mieux.
  • C’est déjà le début de mon troisième mois ici !

 

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Flirt avec le thermomètre

It’s a little bit funny this feeling inside
I’m not one of those who can easily hide
I don’t have much money but boy if I did
I’d buy a big house where we both could live

Mon premier karaoké de ma vie à moi, je l’ai entamé sur Your Song d’Elton John. C’est avec un cœur rempli de chocolat et de tendresse que ma main tenait le micro très fébrilement. J’en suis sorti complètement énergisé et prêt pour aller en chanter une nouvelle ! La deuxième, encore un grand classique, I Will Survive. Gloria Gaynor nous rappellera le temps d’un instant, qu’un jour, la France fut championne du monde.

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Une après midi d’hiver, enfin non on est toujours à l’automne, je me suis mis en tête de préparer quelques gâteaux. Une grande première fut le gâteau aux carottes, plus connu dans sa traduction anglaise, Carrot Cake. Vous râpez des carottes, vous mettez tout le reste habituel et une fois passé au four vous devriez obtenir un joli dessert aux reflets orangés. Pour ne pas prendre trop de risques, j’ai quand même voulu assurer le coup avec un second gâteau, cette fois-ci au chocolat ! Tout mon corridor (= mon étage) fut ravi par ces pâtisseries et quelques jours plus tard, je réitérai l’expérience !

Parenthèse jardinier-écolo-bobo. Comme vous le savez, vivent avec moi deux belles plantes. Tout droit attrapées chez IKEA, je n’arrive pas encore à trouver le rythme parfait pour leur alimentation en eau. Elles ne sont pas encore mortes, mais leurs feuilles dégoulinent vers le bas, comme si elles étaient en dépression. J’essaye de trouver le bon compromis et quand leur coussinet de terreau me semble un peu trop sec, j’étanche leur soif.  Si parmi vous, il y a un expert en plantes IKEA, qu’il se manifeste dans les plus bref délais (en déposant un commentaire par exemple), sous peine de porter sur la conscience la mort des mes 2 colocataires.

Nous les humains, pour étancher notre soif, ce n’est point compliqué. On va vite se réchauffer les mains autour de la cervoise locale en discutant des belles choses que composent ce pays. Naïfs, qui vient se poser à notre table avec un parfum déjà bien trop alcoolisé ?

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Ces deux énergumènes à la chevelure blonde, n’avaient d’impressionnant que leur age. Déjà bien avancé pour venir faire la discussion à nous autres, jeunes marmots. A elles deux, elles atteignaient sans aucun doute une centaine d’années bien ancrées. Plus alcoolisées que moi même durant ces deux dernières années et dans un anglais dont l’approximation frôlait le cours de CM1, ces deux vieilles potiches nous ennuyèrent terriblement en un temps record. Difficile de se débarrasser de ces puces une fois qu’elles vous attaquent avec un doigt dans les cotes. Après des allers et retours incessants, l’ennemi capitule et nous voilà sauvés.
Nous grelottions dans la nuit froide et humide mais hélas, les métros en semaine ne circulent pas. Pour nous réchauffer, il n’y avait que là l’enseigne bien connue pour son gras saturé, Mac Donald. A chaque fois on se fait avoir. Les frittes surgelés dandinent, les burgers nous sifflent, et boum, 2000 calories qui tiennent dans la main. Cette nuit glaciale fit apparaître devant mes yeux mes tout premiers flocons.

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Je ne fus pas émerveillé par cette magie bien longtemps, j’étais trop occupé à rejeter les offres de ces taxi non officiels, qui vous aguichent comme des gourgandines.
Une fois rentré, mon corps s’enfonça sans retenu dans mon matelas et le sommeil m’assomma d’un seul coup.

Pour entretenir des relations tout à fait amicales avec les gens de mon corridor, j’ai été convié à une de leur soirée. C’est Frida, montée sur 15 centimètres de talons, qui m’a dit que je pouvais me joindre à eux.

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Enchanté par cette proposition, je m’empressai d’apporter un peu de son à notre cuisine pour que tout cela prenne une allure de soirée. Tous les ami(e)s charmants que Frida avait aussi invités vinrent un peu plus tard. L’ambiance était bonne, mais l’environnement totalement incompréhensible. Toute la faune parlait un suédois qu’hélas je ne maîtrise pas encore. Je ressorti tout de même gagnant à quelques parties de Beer Pong.

Pendant les deux prochaines semaines, nous avons la visite de Jeanne, la demoiselle de Guillaume. L’occasion pour nous de repasser devant quelques places et endroits bien connus afin de préparer le terrain pour nos prochains visiteurs.

Lorsque le thermostat flirt autour de 0°C, on sort quand même avec le charbon et les saucisses et on lance le dernier barbecue de la saison. J’ai mangé du cerf, c’était délicieux.

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En bref,

  •  J’ai enflammé un karaoké pour la première fois de ma vie.
  • Je fais plein de gâteaux, aux carottes, au chocolat..
  • Mes plantes dépriment.
  • Les flocons arrivent.
  • Je rencontre de nouveaux suédois dans mon corridor.
  • Le cerf est une viande très tendre.

 

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Bonne nuit les petits

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le métro de Stockholm est plus bondé en pleine nuit d’ivresse qu’à 2h de l’après midi.

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Les petits stockholmois s’enfoncent dans leurs rêves, les joues et les mains rougies par le froid, fermant les paupières sur une nuit où leur corps ne répond plus aux ordres du cerveau, et où la fatigue met au tapis, l’énergie. Ces têtes d’anges qui paraissent bien trop sages pendant la semaine, touchent aux fruits défendus, et tout à coup, deviennent de grands et sociables bavards.

Ce lundi, nous n’avions pas à faire aux autochtones. Nous devions débattre et concevoir avec un autre groupe de travail, la réunion de nos travaux respectifs pour en dégager le meilleur. Surnommé Modelling Session, il nous fallu tenir 4 heures d’agitation pour aboutir sur un vague accord mêlant nos deux œuvres.

Au campus Lappis, là où je loge, chaque mardi soir à 22h on entend retentir le cri d’anxiété. Je suis tout à fait sérieux, tout le monde ou presque se jette à la fenêtre et hurle de toutes ses forces. La légende raconte que ce cri provient de l’anxiété des étudiants, la veille des principaux examens qui ont souvent lieu le mercredi. Pendant 10 bonnes minutes chacun s’arrache la mâchoire à celui qui criera le plus fort. De bâtiments en bâtiments les hurlements résonnent et la pression s’évacue.

Le repos a été le maître mot de cette semaine. Etant bien occupé ces derniers jours, la farniente m’a gagné et les activités ont donc un peu diminué.

Une petite sortie tout de même à l’Under Bron. Situé dans un coin du sud de Stockholm, en dessous d’un pont, on a l’impression d’arriver dans un caveau un peu glauque et tremblant, mais agréablement plus chaleureux une fois à l’intérieur. Les salles sont musiqualement réparties et chacun y trouve son compte. Cette ambiance rouge gomme les défauts et tout le monde apparaît beaucoup plus beau. La boisson est toujours au prix fort, mais bon.. Une ivresse efface mille tristesses.

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Je me suis rattrapé seulement le dernier vrai soir de la semaine, le samedi soir. Nous venions de terminer une visioconférence, en direct de tous les pays du monde pour continuer d’avancer sur notre projet de fin d’études, ce qui, avec le décalage horaire nous amena à une heure déjà bien avancée de la nuit. Puis, direction Slussen, arrêt de métro juste en-dessous de Gamla Stan (centre historique), sur la ligne rouge.
Il faut savoir que les bars à Stockholm ferment généralement à 1h et les boites de nuits, à 3h. Il était déjà 2h40. Les trois quarts des établissements pouvant nous accueillir étaient bel et bien fermés. Après avoir fait le tour des lieux que nous connaissions, nous décidons de choisir le Patricia. Un bateau posé sur l’eau (étonnant non ?) accueille toute la faune stockholmoise et son intérieur se divise en une foultitude de petites salles, à chacune leur ambiance, à chacune leur population.
Non loin du bar principale, se dresse comme une cour intérieure, une ouverture sur le dance floor situé quelques mètres en dessous. Celui-ci, c’est plutôt ambiance boum-boum. Voyons voir de ce coté, ah, là ils ont carrément mis des chansons françaises, pourquoi pas. Tiens, voilà un concert dans cette salle, impressionnant et très rock n’ roll, nous arrivons pour les 3 dernières chansons mais l’ambiance est terriblement vivifiante et toute le monde chante et boit avec joie.

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Le jour ne va pas tarder à se lever et il faut rentrer avant que la brume matinale ne vienne nous chatouiller. Les métros sont debout toute la nuit et une fois dedans difficile de rester attentif pour ne pas manquer son arrêt. Heureusement nous n’habitons pas très loin de là et le retour se fait sans encombres. Notre lit nous sourit, nous aussi, mmhhh, je crois que je dors déjà.

En bref, 

  • Les suédois sont sages la semaine et bavards le week-end.
  • On nous apprend à discuter et à débattre sur nos travaux pour en tirer le meilleur.
  • Les étudiants sont anxieux et ne manquent de le rappeler vigoureusement chaque mardi soir.
  • Patricia, c’est le nom d’un bateau dansant.
  • Bonne nuit..
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Stickning på isflak

Depuis le début de notre aventure, il nous manquait un petit peu de culture.

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Stockholm n’est pas réputé pour sa faune et sa flore aquatique. A part quelques saumons bien dodus se baladant dans les rayons surgelés du supermarché; si vous souhaitez aller taquiner la raie menta ou Dory le poisson bleu, vous devez franchir la porte de ce petit aquarium. Voilà une grenouille bleu tachetée de noir. Curieuse, elle pointe le bout de sa truffe habillée et apprêtée comme si elle allait au bal de fin d’année. Un petit requin (marteau ?) fait le tour de son bassin, il semble s’ennuyer, l’eau est peut être trop froide. Brrr. Il devrait aller faire un tour au musée Abba, situé tout près d’ici. Nous n’avons pas pu y jeter un coup d’oeil, il était fermé pour cause de travaux.

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En continuant sur le chemin de la culture et du développement personnel, je me lance le défi de participer à un événement de « Social Dance ». Rendez-vous au café Bojan, le bar le plus proche de mon campus. Je passe le pas de la porte et voici que se présentent face à moi, une horde de danseurs et danseuses tous prêts à s’envoyer en l’air sur la bande originale des années folles. Accompagnés par deux professeurs, on apprend un genre de rock n’ roll gentil où l’on doit compter chacun de ses pas. Très compliqué pour moi qui ai plus l’habitude d’une danse au feeling, je place ma main au niveau des omoplates de ma partenaire, et c’est parti ! Un, deux, trois, mince, deux, deux, deux, trois, ok, je tiens le truc, ah bah non je viens de lui marcher sur le pied. J’recommence, ok c’est bon, ah non toujours pas. Bref, je crois que je suis plus à l’aise sur le rock que je danse en France.

Pour le vendredi de cette semaine, s’annonçait un nouveau repas international dans mon corridor. Cette fois-ci c’était un peu plus risqué que la dernière fois, chacun devait préparer un plat, d’un pays tiré au sort aléatoirement ! Je tombe sur le Japon, faussement facile.. Je verrai bien.

Pour ceux qui sont encore sur la traduction du titre de cet article, je ne vous fait pas patienter plus longtemps : j’ai tricoté pour la première fois de ma vie. Ouaip. Quand on arrive on nous apprend qu’en fait le tricot c’est pas si vieux que ça, qu’à la base c’était uniquement les mecs qui tricotaient, et qu’on a trois heures devant nous, pour réaliser un genre de moufle avec un trou pour le pouce. Je dois d’abord fais 20 nœuds autour des mes deux aiguilles, ensuite, je reprends chaque nœud et je refais à nouveau des nœuds autour des nœuds. En fait j’ai fait des nœuds pendant trois heures. C’est ultra chronophage, pas hyper palpitant et j’ai même pas fini ma moufle-mitaine. Elle dort sur mon étagère.

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Difficile de faire une bonne transition après avoir parlé de tricot. Euh. Tricot = vêtements, vêtements = magasin. Magasin de vêtements ? Ok c’est bon j’ai ma transition. Je suis allé dans un magasin qui parlera sans doute aux aficionados de la mode, mais je ne sais pas s’ils sont nombreux à me lire. Urban Outfiters, non ce n’est pas un gros mot, c’est le nom du magasin. Plongé dans un décor post-rétro-a-la-mode-vintage-cool-hipster, je me ballade en dessous des gros lustres qui éclairent les articles tels que, des sprays pour avoir l’accent Irlandais, des Pez, une biographie de Bowie, des pulls avec des lamas, c’est un peu le boxon ici. Les gens qui m’entourent portent des bonnets même à l’intérieur, ont des petites lunettes et semble flotter sur un nuage lorsqu’ils voient devant eux, des appareils Polaroid remis au gout du jour. Cet endroit a tout de même beaucoup de charme et ce fort contraste entre l’ancien et le neuf, bien qu’à la mode, reste bluffant.

On reste dans le classe et le glamour en plongeant dans le café Opera. Cette nuit là, on a fait une très jolie découverte.

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Les filles dans ce décor, se transforment en véritable caméléon. Plus l’endroit est classe et clinquant, plus la gente féminine transpose cela dans l’apprêtement. Nous nous dandinons en dessous de ces dorures et le DJ envoie le son. Le son se faufile à travers les verres à pieds de cette petite bourgeoisie, et viens se poser comme du velours dans cette atmosphère frétillante de champagne doré. Nous décollons de ce palace outrecuidant à 3h, pour échapper au bruit de la jeunesse complètement allumée.

Une nuit qui n’était pas tout à fait fini, et pour cause, à vouloir rentrer à pied, on se retrouve perdu dans un silence nocturne qui n’avait de rassurant que la lueur des feux du taxi venu me chercher.

Retour sur la terre ferme pour le repas international précédemment évoqué. J’avais donc tiré le Japon du chapeau magique. Peu imaginatif, je me suis contenté (ce qui fut déjà une dure labeur) de partir sur une pléthore de sushi-maki-sashimi. Plus ou moins réussis, je parviens à ficeler tout ces grains de riz à coté de leur saumon et avocat respectifs. Je termine mon poisson rose au couteau de boucher pour le transformer en fines grossières lamelles. Il semblerait que tout le monde ait apprécié ma préparation, je suis désormais maître sushi !

En bref,

  • J’ai vu plein de petits poissons rigolos dans un aquarium
  • J’ai dansé sur la bande son des années folles
  • Le tricot est une activité follement pas divertissante.
  • Le café Opera est un endroit sublime
  • Il fait de plus en plus froid, a gla gla
  • Les jours se raccourcissent…