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La vie en Suède

Ils arrivent…

Tout le monde ici trépignait d’impatiente en les attendant et plus personne n’y croyait vraiment. Poussés par les beaux jours qui n’en finissaient plus, ils eurent à sortir de leur lit douillet pour venir nous fouetter le visage.  La paysage d’un si grand calme d’habitude se transforma en blizzard incontrôlable, paysage d’horreur et de damnation. Les visages recouverts par la peur d’une apocalypse imminente. Ils sont arrivés. Les premiers flocons.

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Cette triste nouvelle n’entama point notre morale, bien heureux d’aller courir dans les étendues immaculées des plaines alentours. Bien heureux de re-découvrir le gout d’un bon chocolat chaud, peut-être est-ce finalement une bonne nouvelle ?

Réfugié dans mes quartiers, je contemple ce déluge blanc venu paralyser la vie. Les flocons de neige ont cette petite danse en tombant si émouvante que tout de suite vient à l’esprit les plus belles chansons de Noel; car oui, quand les flocons sont là c’est que Noel approche. Qu’avez-vous commandé au père noël ? Pour aller encore plus vite sur la glace, j’ai mis sur ma liste une jolie de paire de patins. J’irai glisser sur la glace de Kungsträdgården comme en ce début de semaine.
Cette fois-ci, nous nous sommes élancés à plusieurs sur la glace, et dans un style qui s’améliore de jour en jour.

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Une fois les patins rangés, vous pouvez passez faire un tour sur le petit marché de Noel. Identique à la France avec les produits d’ici, on retrouve les haut-parleurs qui grésillent quelques airs festifs et l’odeur du vin chaud qui nous chatouille les papilles. Harassé par tout ce sport, j’emmène mes amis non loin de là, au café Saturnus. D’étrange il n’en a que le nom; pour le reste nous voilà dans un décor à la fois charmant et chaleureux, dans lequel il fait bon de rester. Pour rendre plus classe l’endroit, les tenanciers auront eu l’idée d’imprimer toutes leurs cartes en français; drôle de fascination décidément.


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Une fois l’estomac satisfait, nous partons faire un tour dans la maison de la culture (Kultur Huset), près de la gare centrale. Prétexte pour rester au chaud et se fondre au milieu des suédois.

En hiver, il faut faire le plein de bonnes choses. Entre autres de ces bonnes choses, je continue régulièrement de préparer de délicieux (ou presque) gâteaux ! Je suis devenu pro pour les gâteaux au chocolat. Même s’ils n’ont rien de difficile, cela reste un plaisir gourmand dont tout le monde peut profiter. Mon ingrédient fétiche du moment c’est le miel. Je croise les saveurs salées et sucrées dans le même plat et créer de toutes pièces des poulet-miel-citron au échalotes.

Quelle soirée exécrable que fut ce vendredi soir. Inscrits pourtant au préalable sur la guest list de l’établissement, à notre arrivée, un attroupement monstrueux de têtes blondes, venu chercher l’amour ou autre chose dans cette antre de nuit. Compressés à s’en faire briser les os, et après 30 minutes d’attente, si proche de l’entrée, nous voilà dégagés d’un simple coup de main et d’un hurlement qui nous dégouttèrent purement et simplement de l’endroit.

Le lendemain soir, tout se passa pour le mieux. La corridor party, consiste à faire rentrer un maximum de personnes dans un espace étonnement réduit, un couloir et une cuisine partagée. Voilà donc 40 individus se mouvant sans réel chorégraphie dans une marée humaine,  qui une fois pris par le flot vous paralyse de tous vos mouvements. Inutile de vous dire que le couloir n’était pas un endroit très approprié pour revenir prendre votre respiration. Une centaine de personnes s’étendait en accordéon polyglotte du début à la fin, sur un sol jonché par les débris et les bouteilles de liqueur. Après tout, l’énergie qui circulait était hautement jouissive. La balle de la bonne humeur jonglant tour à tour de personne en personne, tous les visages étiraient leur plus beau sourire. Passant de l’italien, à l’espagnol, puis l’anglais et quelques fois le suédois, cette scène était vraiment épatante. Épris par la chaleur de tous ces corps en activité, nous allions refroidir quelques instants vers les bas degrés qui chantaient au dehors.

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La vie se rafraîchit de plus en plus à Stockholm, mais les joues prennent cette teinte rouge qui ravive les visages et rend tout le monde très mignon.

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Bonjour mademoiselle

Récemment, je parle toujours des mêmes choses. Le froid. La nuit. Ce que je mets dans mon estomac. Ce que mes neurones se mettent dans la tête. Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vais essayer de ne pas en parler. Même si c’est tentant, c’est à la longue assez lassant.

Le climat de ma chambre est d’un calme majestueux; presque oppressant. Le soir, quand vous fermez les yeux, votre cerveau reprend chaque petite information, la questionne, la jauge, et la place dans une case de votre mémoire, au fond, bien rangée. C’est en quelque sorte un tri pour y voir plus claire. Juste avant de s’écrouler dans le sommeil, c’est à cet instant que votre ouïe est la plus réceptive. Dans cette pénombre calme et aveugle, chaque son devient visible, prend un caractère, et se rattache à une histoire. Une larme d’eau frappe à intervalles réguliers contre la vitre, et ce bruit aussi infime soit-il, envahit la pièce et prend corps uniquement dans cet instant. La casserole qui tombe avec fracas non loin de là, raconte l’histoire de ce garçon ou de cette fille, qui après sa dure journée n’a plus toute son énergie et où sa maladresse l’emporte.

Chambre étudiante au Campus Lappis

Bien que les suédoises offrent à mes yeux l’apport journalier recommandé de capital beauté, j’avais besoin ce jour là de crever le plafond en me rendant au musée de la photo, le Fotografiska. Seul dans cette aventure, je parcourrai le chemin artistique de Pieter Hugo, Paolo Roversi et d’Inta Ruka. Pieter Hugo jongle au travers des ses clichés, entre la vie et la mort, la richesse et la pauvreté, la maladie et la santé, l’ordre et le désordre. Chaque fois en ayant un penchant plus prononcé du coté sombre de ces versants. Photographe visiblement engagé et se voulant certainement dénonciateur, nos impressions jouent sur plusieurs tableaux, partagées entre surprise, dégoût ou étonnement.

Photo de Pieter Hugo

Paolo Roversi nous apporte un élan de jeunesse, de candeur et de beauté moderne retranscrits dans les courbes des mannequins de ces dernières années. Sa matière première n’est autre que le corps féminin sur lequel il pose son regard et sa lumière d’une façon sensible mais appuyée. Sensible par la pureté et l’innocence perçues, qui émanent de ces êtres éternellement jeunes et beaux. Appuyée, car derrière ces planches (et comme devrait l’être toute bonne photographie) notre esprit se raconte une histoire, nous décrit un fantasme, et nous balance la tête au milieu de ces beautés qui minaudant avec l’irréel.
On la voit, au loin; la plus connue. Comme un appel perpétuel à la chair, elle rend folle de jalousie nos sœurs et excitent nos frères. Natalia Vodianova, égérie pour Etam, s’est laissée prendre par le photographe dans une série remarquable. Son regard peut être interprété et ressenti de mille façons, chacun y verra son fantasme ou sa lubie. Provocateur, innocent, aguicheur, c’est selon vous.

Natalia Vodianova par Paolo Roversi

La tête encore percutée par cette iconographie, je me rends à la dernière hauteur du bâtiment. Dans ce petit sommet siège un endroit fort confortable, chargé de boiseries, d’orange des années 60, et d’un blanc reposant. Je ne tarde pas à me poser sur ces divans d’un relaxant presque berçant, et englouti sans nulle attente ces viennoiseries venus d’ici, parfumées à la cannelle.

Bistro Fotografiska

Viennoiserie suédoise

Les yeux eurent été ravis de cette sortie. Pour ce qui est du goût, passez faire un tour du coté de Östermalmstorg, pénétrez au sein du Saluhall, et découvrez un lieu de chair, de couleurs, de gastronomie et de bien manger. Ces halles chics, même sans achats restent un délice parfait pour se mettre en appétit. Qu’avons nous à faire d’autre ?

Dernièrement, j’ai redécouvert la puissance de l’attractivité du français à l’étranger. Semblable à la fantasmagorie que nourrie le français pour la suédoise, un simple bonjour mademoiselle prononcé les yeux dans les yeux, explose la dilatation des pupilles de celle que vous convoitez. Ce n’est pas de la triche, c’est comme chacun le sait, un jeu de dupe ou personne ne s’avoue charmé avant de succomber, et où le mensonge fait office de dialogue avant que les défenses ne tombent et que la chair ne fonde.

Ces jours ci, les flocons sont encore dans le congélateur du monsieur tout là-haut, qu’ils y restent, le plus longtemps possible !

En bref,

  • J’ai rencontré ma dose de beautés hebdomadaire au musée de la photo.
  • Le sol de ma chambre perd quelques degrés.
  • La langue française fait encore ses preuves aujourd’hui.
  • On ne finit jamais de connaitre Stockholm, c’est un endroit qui contient plein d’endroits.

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Les feuilles mortes

Oh je voudrais tant que vous vous souveniez, des jours pluvieux où vous étiez à l’abri. En ce temps là, la vie pouvait-elle être plus belle ? Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui ?

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L’automne suit son cours sans vouloir s’arrêter. Les feuilles tombent une à une sur la pierre mais leur chute ne fait aucun bruit. L’hiver va-t-il glacer tout ce décor ? Le thermostat reste clément et gentil, mais c’est plutôt fourbe, il nous prendra au dépourvu quand le froid sera là. D’après la carte qui jonche sur l’une de mes étagères il y a 87 musées à Stockholm, aurais-je le temps de faire tout ça ? Le temps passe si vite et si lentement à la fois. Trop vite lorsque l’on ne réussi pas à faire tout ce que l’on veut. Trop lentement lorsque la nuit tombe et que notre journée sonne toujours aussi creuse.

Cette nuit constante me fait penser plus que d’habitude. Mon horloge biologique ne s’accoutume pas encore et le coton de mes chaussettes s’épaissit un peu plus, pour contrer les lames glaciales du sol suédois.

Même après être passé maintes fois sur la place près de la gare centrale, je ne m’étais jamais rendu à la maison de la culture. Ce grand bâtiment dresse à chaque étage un espace différent. L’un pour les enfants, l’un pour les amoureux, l’autre pour les intellectuels, un théâtre ou un opéra si vous souhaitez. Traversez le de long en large et vous en serez surpris.

Le ciel de Stockholm s’est fait pardonner ces jours-ci en nous offrant de belles éclaircies; qui dit qu’elles ne dureront pas ?

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Les cours ne sont jamais quelque chose que l’on attend avec hâte. Tout de même ils nous poussent à nous lever et à sortir la tête au dehors. Le paysage ne change pas mais notre regard change en observant le paysage. Mes yeux s’habituent à voir ces petites blondes sautiller, ces grands suédois bien distingués; le pays est beau et svelte. Tous les chérubins blonds semblent être les plus heureux du monde. Aucun soucis ne vient heurter leur gueule d’ange et même les parents ont l’air content d’avoir eu ces enfants là.

Changeons de sujet. Lidl, qui est comme vous le savez devenu mon fournisseur en denrées alimentaires, a développé une gamme amusante et commercialement bien pensée. Plusieurs de ses produits arborent fièrement la mention Deluxe avec un joli nom français sur l’emballage. Et oui, c’est la façon qu’ils ont trouvé pour faire croire à leurs clients pauvres qu’ils peuvent s’acheter des produits de qualités supérieure, même ici. En ce sens le client grimpe sur l’échelle sociale, ou du moins dans sa tête. L’ironie restera dans le caddie, qui verra aux cotés des emballages Deluxe, du papier toilette de premier prix.

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Comme disent les enfants, demain il n’y a pas école. Bonne chance à ceux qui commencent la semaine avec plein de travail. Moi je vais me coucher, je penserai un peu à vous.

En bref,

  • Automne. Autumn. Fall.
  • Les commerciaux de Lidl narguent le peuple avec l’ascenseur social.
  • La Suède est belle, mangez des Wasa.
  • Plat de ce soir, épinard-saumon-pain grillé à l’ail.

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15h, le nouveau 20h

C’est décidé, le soleil joue à cache-cache. Si vous demandez gentiment à Google de vous indiquer l’heure à laquelle le soleil se couche à Stockholm, il vous répondra avec exactitude et franchise.

heure-coucher-de-soleil-stockhomCeci est extrêmement déroutant. Notre cerveau se met en mode soirée et on ressent déjà la faim du dîner alors que l’on vient à peine de sortir du déjeuner. Je conseille à tous les touristes qui liront ces lignes, que non, la saison idéale pour bronzer et barboter en Suède, ce n’est pas l’hiver. Aller en Australie. En revanche, si vous souhaitez sentir un air frais, pur, un paysage féminin agréable, une ville comme je le dis souvent « facile », alors venez à Stockholm.

Je ne me suis pas beaucoup arsouillé ces derniers temps. Avec le froid, ce sont les premières mandarines qui font leur venue. J’ai fait le plein de bons fruits et légumes au marché d’Hötorget. On trouve là-bas tout ce qui pousse dans les champs suédois où un peu plus loin, parce que, me direz-vous, des bananes en Suède, il ne faut tout de même pas exagérer.

J’attends toujours avec impatiente les résultats de  mes connaissances  transposées à l’écrit. Pour l’instant, j’ai commencé de nouveaux cours, intitulés « Entrepreneurship within the IT-area » et « Internet Search Techniques and Business Intelligence ». Les titres sont un peu plus glamours que les deux précédents. Les premières heures ont été intéressantes et les devoirs ne devraient pas tarder à arriver.

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Ce week-end je ne suis pas seul. Ma mère et Renzo viennent me rendre visite, et c’est l’occasion de faire le tour des endroits touristiques que je ne connaissais pas. Le Vasa Museet est une attraction incontournable que vous devez faire si vous êtes de passage par ici. Un véritable galion de 300 ans, a été remonté du fond de la mer après avoir effectué un périple de… 1300 mètres ! Le bateau était fichtrement mal conçu car le roi qu’il l’avait commandé était un tantinet impatient et tout avait été fait n’importe comment. On se ballade tout autour de cette oeuvre en découvrant les pourquoi du comment, les maquettes, son histoire. Un vrai moment grandiose !

Je sais qu’il va en déplaire à certains, mais nous sommes retourné voir les « untitled horrors » de madame Sherman.

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Ces poupées totalement personnifiées se donnent en exhibition sur d’immenses photos et tout le monde cache sa gêne derrière un sourire amusé. Klein nous attrape au coin d’une pièce avec son bleu tranquille et profond posé sur sa toile à la fois rayonnant et absorbant. Sur le chemin du retour, on croise un tableau de Munch, et une fois dehors, évidemment il fait toujours nuit.

C’est dans la nuit que la vieille ville, Gamla Stan prend ses plus belles couleurs. Comme toutes les vieilles villes, ses rues sont pavées et ses éclairages nocturnes, dorés. Nous arpentons les places, jetons nos regards dans les appartements suédois dépourvus de rideaux, et évitons les flaques d’eau bien mal disposées. Mais comme nous sommes dimanche soir, la ville dort déjà et les commerces sont fermés. Un fast-food nous accueille et nous réchauffons nos petites mains frigorifiées tout en contentant notre estomac qui criait famine depuis bien longtemps.

Tiens, la patinoire est ouverte. 60 couronnes suédoises (= 6,60 euros) et nous voilà parés pour surfer sur la glace. Non non, pas ce soir. Mes jambes ont déjà bien marché, et je garde dans un coin de ma tête cette éventualité. Je veux aller glisser !

En bref,

  • C’est l’hiver, les mandarines arrivent, le soleil s’en va.
  • Nouveaux cours, surement plus intéressants ?
  • Je vais faire mon marché de fruits et légumes.
  • L’art moderne nous échappe toujours autant.
  • Boum. Bateau Vasa. Coulé.
  • Température = humide et froid.
  • Espérons, qu’après ces jours sans soleil succédera un bonheur sans nuages..

 

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I’m singing in the rain

Il ne pleut pas souvent à Stockholm, mais comme partout, la pluie, c’est toujours déprimant.

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Désormais vous devez bien connaitre la vue de ma chambre. Je prends toujours une photo depuis ma fenêtre comme pour saisir les effets du temps qui passe sur ce décor. Ces jours de pluie donnent au ciel une grise mine. Les ombres disparaissent et c’est comme si le temps ne s’écoulait plus. Les heures du jour et de la nuit se désaccordent et se brouillent. Aujourd’hui c’est à 15h47 que le soleil va se coucher. Toute la ville plonge dans l’obscurité et à l’heure des tartines de Nutella, on pense déjà au souper.

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Comme je l’avais timidement annoncé, cette semaine je suis allé coucher sur papier mes connaissances de ces deux premiers mois. Ces deux examens étaient pour le moins terrifiants. Le premier nous envoyait droit au tapis avec un magnifique mais très redoutable sujet sur les sciences cognitives. Ici, le défi était déjà d’en venir à bout quel qu’en soit l’issue. Puis, vendredi, ce fut au tour des systèmes informatiques en entreprise. Un adversaire plus accessible mais qui réservait, lui aussi, son lot de surprises. Attendons patiemment les résultats, je vous dirai ce qu’il en est.

Le cerveau ayant bien travaillé, il faut bien le reposer. Pour faire le plein de beautés, d’images, de figures, d’abstractions et de sensations, allons au musée. La maison suédoise de l’art moderne nous montre un lot d’artistes qui pourrait faire pâlir de jalousie le critique d’art qui sommeille en vous.

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Désolé pour cette vulgarité, mais voici ce que Cindy Sherman nous présentait. Il n’y avait pas qu’elle qui servait nos petits yeux curieux. Pour la France, Marcel Duchamp tenait le flambeau du bout de son urinoir. Dali, nous rappela le temps d’un instant que tout fond et se déforme dans son univers. Picasso, lui, ne cesse de confondre le profil de la face et nous ferait presque perdre la boule. Picabia nous emmène dans un jeu plus coloré et compréhensible. André Kertész nous sublime le noir & blanc.

Je vous laisse apprécier l’iconographie complète du musée à la fin de cette article.

La France me manque un peu, mais heureusement pour moi, il y a là dans mon corridor, un autre français, qui, revenant d’un séjour du bled, nous avait ramené pléthore de fromages.

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Bleu, Brie, Chèvre, Mont D’or, Saint Nectaire, Comté 18 mois d’affinage, toute la famille était là. Ce soir là, la lueur des fromages éclairait l’étonnement des invités. En avançant timidement la main avec leur bout de pain, chacun se rempli le palais de bactéries-lactées tricolores. Les langues se déliaient et les sourires se montraient, chacun constata que là au moins, la France avait une longueur d’avance. Il n’en restait plus grand chose, c’était délicieux.

Et vous quel est votre fromage préféré ?

Samedi soir, pour conclure cette semaine qui avait mis K.O nos petits neurones, nous sommes allés prendre une dernière bière dans le même bar que la dernière fois, celui des mamans blondes ennuyantes; heureusement absentes ce soir là.

En bref,

  • Il pleut, il pleut, il pleut bergère. Allô Londres ? Non c’est Stockholm !
  • Le soleil est un fonctionnaire, il part se coucher à 16h..
  • L’art moderne n’a plus aucun secret pour moi, presque.
  • Les fromages français vu par l’américaine de mon corridor : « smell so bad; different taste than how it smells; interesting ».

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Semaine 9

Quel titre sérieux.

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Commandant, au rapport. Lima. Echo. Oscar. C’est à vous ! Je ne vous reçois plus. Over. Demande d’aide d’urgence. Charge de travail conséquente. Peur de ne pas pouvoir encaisser. A vous. Roger. La ligne semble être brouillée. Comme les œufs ?

Ça y est j’ai fait la seule et unique blague de l’article, je n’y reviendrai plus.

Cette semaine bien militaire a été frappée sous le signe du travail et de la dure labeur (existe-t-il une labeur qui ne soit pas difficile ?). Encore une fois, on s’est fait twisté par le calendrier des rendus. Douze heures en retard, on se rend compte que l’on devait finir certains travaux. Pris dans l’urgence on décoche une série de mails et nous voilà partis pour rattraper le temps perdu. Le lendemain, on sort indemnes de la présentation orale comme si de rien n’était.

Encore un vent d’anxiété pour la semaine qui arrive. Les exams pointent le bout de leur nez. La tête dans l’oreiller, c’est difficile d’appréhender tout ça.. In english, please.

J’ai trouvé les semelles de l’espace ! Une double couche polaire-aluminium et je suis paré pour affronter les plus bas degrés. En avant le froid je n’ai pas peur de toi.

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Pour contrer le coût de la vie, je me retrouve en tête à tête avec les rayons de chez Lidl. Je n’achète pas mes légumes là-bas mais c’est tout de même bien avantageux. Mes légumes j’ai essayé de les acheter au marché d’Hötorget (prononcez Eutoriette). Je dis « essayé » car aujourd’hui c’était le mauvais jour. On est dimanche et le dimanche c’est plus un marché-brocante-quincaillerie qu’un vrai marché de fruits et légumes. L’un des seuls stands qui vendaient un tant soi peu de légumes m’a donné sa carte pour que je revienne demain faire le plein. Je verrai.

Comme vous avez vu, ici aussi, nous avons les belles couleurs de l’automne. Ce nuancier infini de marron, d’orange, de brun, de châtain… J’espère qu’il durera le plus longtemps possible avant que l’hiver ne nous enferme dans sa sphère sombre et glaciale. Il fait encore assez doux et le thermomètre n’est pas encore allé à la rencontre du 0°C. Le problème, ce sont mes radiateurs. Ils sont en marche, mais ils sont tièdes. Apparemment c’est normal. Au cas où, je garde toujours près de moi ma petite bouillotte, qui elle, ne me fait pas faux bond.

Peu de moi pour ce soir, allez je vous laisse. God natt !

En bref,

  • L’agenda des rendu nous a surpris une fois de plus, avec 12 heures de retard.
  • Les examens sont la semaine prochaine.
  • J’ai tuné mes chaussures avec des semelles grand froid.
  • Mes plantes vont mieux.
  • C’est déjà le début de mon troisième mois ici !

 

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Flirt avec le thermomètre

It’s a little bit funny this feeling inside
I’m not one of those who can easily hide
I don’t have much money but boy if I did
I’d buy a big house where we both could live

Mon premier karaoké de ma vie à moi, je l’ai entamé sur Your Song d’Elton John. C’est avec un cœur rempli de chocolat et de tendresse que ma main tenait le micro très fébrilement. J’en suis sorti complètement énergisé et prêt pour aller en chanter une nouvelle ! La deuxième, encore un grand classique, I Will Survive. Gloria Gaynor nous rappellera le temps d’un instant, qu’un jour, la France fut championne du monde.

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Une après midi d’hiver, enfin non on est toujours à l’automne, je me suis mis en tête de préparer quelques gâteaux. Une grande première fut le gâteau aux carottes, plus connu dans sa traduction anglaise, Carrot Cake. Vous râpez des carottes, vous mettez tout le reste habituel et une fois passé au four vous devriez obtenir un joli dessert aux reflets orangés. Pour ne pas prendre trop de risques, j’ai quand même voulu assurer le coup avec un second gâteau, cette fois-ci au chocolat ! Tout mon corridor (= mon étage) fut ravi par ces pâtisseries et quelques jours plus tard, je réitérai l’expérience !

Parenthèse jardinier-écolo-bobo. Comme vous le savez, vivent avec moi deux belles plantes. Tout droit attrapées chez IKEA, je n’arrive pas encore à trouver le rythme parfait pour leur alimentation en eau. Elles ne sont pas encore mortes, mais leurs feuilles dégoulinent vers le bas, comme si elles étaient en dépression. J’essaye de trouver le bon compromis et quand leur coussinet de terreau me semble un peu trop sec, j’étanche leur soif.  Si parmi vous, il y a un expert en plantes IKEA, qu’il se manifeste dans les plus bref délais (en déposant un commentaire par exemple), sous peine de porter sur la conscience la mort des mes 2 colocataires.

Nous les humains, pour étancher notre soif, ce n’est point compliqué. On va vite se réchauffer les mains autour de la cervoise locale en discutant des belles choses que composent ce pays. Naïfs, qui vient se poser à notre table avec un parfum déjà bien trop alcoolisé ?

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Ces deux énergumènes à la chevelure blonde, n’avaient d’impressionnant que leur age. Déjà bien avancé pour venir faire la discussion à nous autres, jeunes marmots. A elles deux, elles atteignaient sans aucun doute une centaine d’années bien ancrées. Plus alcoolisées que moi même durant ces deux dernières années et dans un anglais dont l’approximation frôlait le cours de CM1, ces deux vieilles potiches nous ennuyèrent terriblement en un temps record. Difficile de se débarrasser de ces puces une fois qu’elles vous attaquent avec un doigt dans les cotes. Après des allers et retours incessants, l’ennemi capitule et nous voilà sauvés.
Nous grelottions dans la nuit froide et humide mais hélas, les métros en semaine ne circulent pas. Pour nous réchauffer, il n’y avait que là l’enseigne bien connue pour son gras saturé, Mac Donald. A chaque fois on se fait avoir. Les frittes surgelés dandinent, les burgers nous sifflent, et boum, 2000 calories qui tiennent dans la main. Cette nuit glaciale fit apparaître devant mes yeux mes tout premiers flocons.

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Je ne fus pas émerveillé par cette magie bien longtemps, j’étais trop occupé à rejeter les offres de ces taxi non officiels, qui vous aguichent comme des gourgandines.
Une fois rentré, mon corps s’enfonça sans retenu dans mon matelas et le sommeil m’assomma d’un seul coup.

Pour entretenir des relations tout à fait amicales avec les gens de mon corridor, j’ai été convié à une de leur soirée. C’est Frida, montée sur 15 centimètres de talons, qui m’a dit que je pouvais me joindre à eux.

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Enchanté par cette proposition, je m’empressai d’apporter un peu de son à notre cuisine pour que tout cela prenne une allure de soirée. Tous les ami(e)s charmants que Frida avait aussi invités vinrent un peu plus tard. L’ambiance était bonne, mais l’environnement totalement incompréhensible. Toute la faune parlait un suédois qu’hélas je ne maîtrise pas encore. Je ressorti tout de même gagnant à quelques parties de Beer Pong.

Pendant les deux prochaines semaines, nous avons la visite de Jeanne, la demoiselle de Guillaume. L’occasion pour nous de repasser devant quelques places et endroits bien connus afin de préparer le terrain pour nos prochains visiteurs.

Lorsque le thermostat flirt autour de 0°C, on sort quand même avec le charbon et les saucisses et on lance le dernier barbecue de la saison. J’ai mangé du cerf, c’était délicieux.

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En bref,

  •  J’ai enflammé un karaoké pour la première fois de ma vie.
  • Je fais plein de gâteaux, aux carottes, au chocolat..
  • Mes plantes dépriment.
  • Les flocons arrivent.
  • Je rencontre de nouveaux suédois dans mon corridor.
  • Le cerf est une viande très tendre.

 

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Bonne nuit les petits

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le métro de Stockholm est plus bondé en pleine nuit d’ivresse qu’à 2h de l’après midi.

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Les petits stockholmois s’enfoncent dans leurs rêves, les joues et les mains rougies par le froid, fermant les paupières sur une nuit où leur corps ne répond plus aux ordres du cerveau, et où la fatigue met au tapis, l’énergie. Ces têtes d’anges qui paraissent bien trop sages pendant la semaine, touchent aux fruits défendus, et tout à coup, deviennent de grands et sociables bavards.

Ce lundi, nous n’avions pas à faire aux autochtones. Nous devions débattre et concevoir avec un autre groupe de travail, la réunion de nos travaux respectifs pour en dégager le meilleur. Surnommé Modelling Session, il nous fallu tenir 4 heures d’agitation pour aboutir sur un vague accord mêlant nos deux œuvres.

Au campus Lappis, là où je loge, chaque mardi soir à 22h on entend retentir le cri d’anxiété. Je suis tout à fait sérieux, tout le monde ou presque se jette à la fenêtre et hurle de toutes ses forces. La légende raconte que ce cri provient de l’anxiété des étudiants, la veille des principaux examens qui ont souvent lieu le mercredi. Pendant 10 bonnes minutes chacun s’arrache la mâchoire à celui qui criera le plus fort. De bâtiments en bâtiments les hurlements résonnent et la pression s’évacue.

Le repos a été le maître mot de cette semaine. Etant bien occupé ces derniers jours, la farniente m’a gagné et les activités ont donc un peu diminué.

Une petite sortie tout de même à l’Under Bron. Situé dans un coin du sud de Stockholm, en dessous d’un pont, on a l’impression d’arriver dans un caveau un peu glauque et tremblant, mais agréablement plus chaleureux une fois à l’intérieur. Les salles sont musiqualement réparties et chacun y trouve son compte. Cette ambiance rouge gomme les défauts et tout le monde apparaît beaucoup plus beau. La boisson est toujours au prix fort, mais bon.. Une ivresse efface mille tristesses.

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Je me suis rattrapé seulement le dernier vrai soir de la semaine, le samedi soir. Nous venions de terminer une visioconférence, en direct de tous les pays du monde pour continuer d’avancer sur notre projet de fin d’études, ce qui, avec le décalage horaire nous amena à une heure déjà bien avancée de la nuit. Puis, direction Slussen, arrêt de métro juste en-dessous de Gamla Stan (centre historique), sur la ligne rouge.
Il faut savoir que les bars à Stockholm ferment généralement à 1h et les boites de nuits, à 3h. Il était déjà 2h40. Les trois quarts des établissements pouvant nous accueillir étaient bel et bien fermés. Après avoir fait le tour des lieux que nous connaissions, nous décidons de choisir le Patricia. Un bateau posé sur l’eau (étonnant non ?) accueille toute la faune stockholmoise et son intérieur se divise en une foultitude de petites salles, à chacune leur ambiance, à chacune leur population.
Non loin du bar principale, se dresse comme une cour intérieure, une ouverture sur le dance floor situé quelques mètres en dessous. Celui-ci, c’est plutôt ambiance boum-boum. Voyons voir de ce coté, ah, là ils ont carrément mis des chansons françaises, pourquoi pas. Tiens, voilà un concert dans cette salle, impressionnant et très rock n’ roll, nous arrivons pour les 3 dernières chansons mais l’ambiance est terriblement vivifiante et toute le monde chante et boit avec joie.

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Le jour ne va pas tarder à se lever et il faut rentrer avant que la brume matinale ne vienne nous chatouiller. Les métros sont debout toute la nuit et une fois dedans difficile de rester attentif pour ne pas manquer son arrêt. Heureusement nous n’habitons pas très loin de là et le retour se fait sans encombres. Notre lit nous sourit, nous aussi, mmhhh, je crois que je dors déjà.

En bref, 

  • Les suédois sont sages la semaine et bavards le week-end.
  • On nous apprend à discuter et à débattre sur nos travaux pour en tirer le meilleur.
  • Les étudiants sont anxieux et ne manquent de le rappeler vigoureusement chaque mardi soir.
  • Patricia, c’est le nom d’un bateau dansant.
  • Bonne nuit..
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La vie en Suède

Stickning på isflak

Depuis le début de notre aventure, il nous manquait un petit peu de culture.

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Stockholm n’est pas réputé pour sa faune et sa flore aquatique. A part quelques saumons bien dodus se baladant dans les rayons surgelés du supermarché; si vous souhaitez aller taquiner la raie menta ou Dory le poisson bleu, vous devez franchir la porte de ce petit aquarium. Voilà une grenouille bleu tachetée de noir. Curieuse, elle pointe le bout de sa truffe habillée et apprêtée comme si elle allait au bal de fin d’année. Un petit requin (marteau ?) fait le tour de son bassin, il semble s’ennuyer, l’eau est peut être trop froide. Brrr. Il devrait aller faire un tour au musée Abba, situé tout près d’ici. Nous n’avons pas pu y jeter un coup d’oeil, il était fermé pour cause de travaux.

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En continuant sur le chemin de la culture et du développement personnel, je me lance le défi de participer à un événement de « Social Dance ». Rendez-vous au café Bojan, le bar le plus proche de mon campus. Je passe le pas de la porte et voici que se présentent face à moi, une horde de danseurs et danseuses tous prêts à s’envoyer en l’air sur la bande originale des années folles. Accompagnés par deux professeurs, on apprend un genre de rock n’ roll gentil où l’on doit compter chacun de ses pas. Très compliqué pour moi qui ai plus l’habitude d’une danse au feeling, je place ma main au niveau des omoplates de ma partenaire, et c’est parti ! Un, deux, trois, mince, deux, deux, deux, trois, ok, je tiens le truc, ah bah non je viens de lui marcher sur le pied. J’recommence, ok c’est bon, ah non toujours pas. Bref, je crois que je suis plus à l’aise sur le rock que je danse en France.

Pour le vendredi de cette semaine, s’annonçait un nouveau repas international dans mon corridor. Cette fois-ci c’était un peu plus risqué que la dernière fois, chacun devait préparer un plat, d’un pays tiré au sort aléatoirement ! Je tombe sur le Japon, faussement facile.. Je verrai bien.

Pour ceux qui sont encore sur la traduction du titre de cet article, je ne vous fait pas patienter plus longtemps : j’ai tricoté pour la première fois de ma vie. Ouaip. Quand on arrive on nous apprend qu’en fait le tricot c’est pas si vieux que ça, qu’à la base c’était uniquement les mecs qui tricotaient, et qu’on a trois heures devant nous, pour réaliser un genre de moufle avec un trou pour le pouce. Je dois d’abord fais 20 nœuds autour des mes deux aiguilles, ensuite, je reprends chaque nœud et je refais à nouveau des nœuds autour des nœuds. En fait j’ai fait des nœuds pendant trois heures. C’est ultra chronophage, pas hyper palpitant et j’ai même pas fini ma moufle-mitaine. Elle dort sur mon étagère.

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Difficile de faire une bonne transition après avoir parlé de tricot. Euh. Tricot = vêtements, vêtements = magasin. Magasin de vêtements ? Ok c’est bon j’ai ma transition. Je suis allé dans un magasin qui parlera sans doute aux aficionados de la mode, mais je ne sais pas s’ils sont nombreux à me lire. Urban Outfiters, non ce n’est pas un gros mot, c’est le nom du magasin. Plongé dans un décor post-rétro-a-la-mode-vintage-cool-hipster, je me ballade en dessous des gros lustres qui éclairent les articles tels que, des sprays pour avoir l’accent Irlandais, des Pez, une biographie de Bowie, des pulls avec des lamas, c’est un peu le boxon ici. Les gens qui m’entourent portent des bonnets même à l’intérieur, ont des petites lunettes et semble flotter sur un nuage lorsqu’ils voient devant eux, des appareils Polaroid remis au gout du jour. Cet endroit a tout de même beaucoup de charme et ce fort contraste entre l’ancien et le neuf, bien qu’à la mode, reste bluffant.

On reste dans le classe et le glamour en plongeant dans le café Opera. Cette nuit là, on a fait une très jolie découverte.

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Les filles dans ce décor, se transforment en véritable caméléon. Plus l’endroit est classe et clinquant, plus la gente féminine transpose cela dans l’apprêtement. Nous nous dandinons en dessous de ces dorures et le DJ envoie le son. Le son se faufile à travers les verres à pieds de cette petite bourgeoisie, et viens se poser comme du velours dans cette atmosphère frétillante de champagne doré. Nous décollons de ce palace outrecuidant à 3h, pour échapper au bruit de la jeunesse complètement allumée.

Une nuit qui n’était pas tout à fait fini, et pour cause, à vouloir rentrer à pied, on se retrouve perdu dans un silence nocturne qui n’avait de rassurant que la lueur des feux du taxi venu me chercher.

Retour sur la terre ferme pour le repas international précédemment évoqué. J’avais donc tiré le Japon du chapeau magique. Peu imaginatif, je me suis contenté (ce qui fut déjà une dure labeur) de partir sur une pléthore de sushi-maki-sashimi. Plus ou moins réussis, je parviens à ficeler tout ces grains de riz à coté de leur saumon et avocat respectifs. Je termine mon poisson rose au couteau de boucher pour le transformer en fines grossières lamelles. Il semblerait que tout le monde ait apprécié ma préparation, je suis désormais maître sushi !

En bref,

  • J’ai vu plein de petits poissons rigolos dans un aquarium
  • J’ai dansé sur la bande son des années folles
  • Le tricot est une activité follement pas divertissante.
  • Le café Opera est un endroit sublime
  • Il fait de plus en plus froid, a gla gla
  • Les jours se raccourcissent…

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La vie en Suède

La belle Suède

« Celui qui ne sait pas se contenter de peu ne sera jamais content de rien. »

Epicure

C’est pas facile de se préparer à manger quand on est tout seul.

Une fois que l’on a fait sept fois le tour de toutes les pâtes italiennes, il faut bien se résigner à sortir sa toque et son talent, et se mettre aux fourneaux. A vrai dire, les recettes suédoises ne m’ont pas encore convaincu. J’ai toujours dans mes placards un ou deux paquets de Wasa, histoire de dire. Quand les tomates rencontrent la feta, le tout lubrifié à l’huile d’olive, c’est ma salade à moi. Mes petits œufs (bio) m’attendent bien sagement dans le frigo, au cas où je partirai sur une omelette aux champignons de Paris. J’ai découvert l’effet « fond de tiroir ». Vous savez qu’il faut aller faire les courses quand vous tombez nez à nez avec les produits du fond du tiroir. Ils sont là, bien rangés, pas mangés, ils restent figés dans leur obscurité, comme s’ils faisaient parties du décor. Ne surtout pas mettre la main dessus, je risquerai de perdre ce précieux repère pour les prochaines fois.

La cuisine

Je suis un gars de 2013. Les gars de 2013, ils font même le repassage. Je viens de finir à l’instant mon combat avec le fer brûlant, après sept t-shirt, une chemise, et 2,5 chaussettes. Je ressors gagnant et sans brûlures. Le repassage c’est tout une histoire. Non je déconne, c’est sacrement fastidieux. Une fois le fer branché, il n’y a pas assez d’eau, on débranche, on va chercher de l’eau. On en met partout, on revient, y’en a plein qui coule sur les vêtements, c’est la misère. On fais un gros pli à coté de la tache d’eau, c’est pas grave, c’est du repassage contemporain.

Après ces déboires avec les taches ménagères, je devais bien me rattraper intellectuellement. 72h, et quelques exaspérations plus tard on a rendu un « Goal Model« , qui était, dixit le prof  « One of the best I’ve ever seen », comprenez, ya que dans l’urgence qu’on est réellement efficace. En cercle autour du diapo, on décortique, on explique et on démontre ce que les dernières nuits ont bien voulu nous laissé comme souvenirs.

pret pour l'exposenotre rendu

La vie nocturne de cette semaine a été bien calme. Je n’ai retenu qu’une seule soirée, celle de la rue du milieu de notre campus. Entassés dans la shared-kitchen de ce troisième étage, la musique envoyé par l’enceinte de 90cm était très disparate. Et pour cause, l’organisateur avait eu la mauvaise idée de laisser vacant son ordinateur, ce qui permettait au premier venu (dont j’ai allègrement fait partie) de changer la musique comme bon lui semblait. Une véritable bouillie sonore, sans lien ni transition frappait lourdement les murs et nos oreilles de vieux adolescents. Il est assez cocasse de remarquer que tout le monde pense mettre à chaque fois, LA musique qui va plaire à tous. Or, bien malheureusement celle-ci tombe presque à chaque fois dans la douve de l’oubli, dès que le premier beat dégouline du caisson de basses.

Les basses ne sont pas mes notes préférées, mais je remarque avec crainte, que la respiration nocturne de Stockholm ne bat pas au même rythme que celle de Lugdunum. Une ville qui sommeille plus qu’elle ne dort, émet une profonde vibration comme si elle reprenait son souffle après le passage de la foule une fois la journée terminée. Les pas des suédoises résonnent encore au loin, mais trop loin, pour que mes oreilles s’emparent d’un infime souvenir. Mes yeux demeurent inondés de ces choses inconnues, qu’un jour, je découvrirai sans en être prévenu.

Plus un seul bruit ne transite, c’est le calme plat, la maladie du temps qui ne s’écoule plus (Moravia).  Demain il fera beau, en attendant je m’en vais dilapider mon énergie avec Morphée.

En bref,

  • « Faire la cuisine en Suède quand on est seul et étudiant », est le titre de mon prochain livre.
  • Repasser, c’est remettre notre chemise dans le droit chemin.
  • Les goûts musicaux internationaux produisent une purée sonore infâme.
  • Stockholm est une ville qui dort plus profondément que Lyon, on l’entend à peine respirer.
  • Je dois aller racheter des bougies