Catégories
La vie en Suède

L’auberge espagnole

auberge-espagnole-2002-12-g

En ayant revu le film de Cédric Klapisch sorti en 2002 (déjà !), même situé à plusieurs milliers de kilomètres de là, je retrouve un paquet de sentiments qui m’ont parcouru quand je suis arrivé. La galère du logement, le fameux « cette rue que je vois aujourd’hui pour la première fois, je vais la traverser des centaines de fois », les nouvelles nationalités que l’on rencontre, vivre en communauté… Mais entre 2002 et maintenant la façon de communiquer s’est vu être bouleversée grâce à l’avènement des réseaux sociaux, des forfaits low-cost, et de l’internet. On écrit plus de lettres à ceux qu’on aime, mais on leur raconte comme je le fais actuellement, des aventures au travers d’un blog. Plus besoin de parler à voix basse dans la salle commune avec le combiné rouge à la main, on peut s’enfermer dans sa chambre et discuter sur les réseaux. Quelques traits sont toujours présents et traversent les générations. L’alcool demeure un liant fort entre les gens et perpétue la désinhibition de la timidité. La montée fulgurante en amour d’une ville qu’on connait à peine et dès lors que l’on rentre – « Alors, comment c’était ? T’es resté un an tout de même ! » – « Bah c’était bien, qu’est ce que tu veux que je raconte ? » répond Xavier (Romain Duris) à sa maman, qui pour son retour, avait pris soin de racheter une pièce de viande – parce que tout de même « ça faisait une éternité qu’elle en avait pas racheté ».

Du reste, le parcours n’a pas changé. Un peu de lumière le matin, bonjour les pubs du métro et bonjour mademoiselle.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

Quand les cours tombent au moment du repas je prends le temps de m’arrêter à Kista et pour une poignée couronnes je mange au choix: libanais, turque, chinois, japonais, enfin vous connaissez. Pendant que je mangeais, j’ai vu un agent de sécurité en apparence fort sympathique, s’arrêter pour discuter tranquillement avec les filles qui étaient là. La scène se déroule assez naturellement et il n’y pas cette odeur de gène qui pourrait régner en France dès que l’on aperçoit un uniforme à l’horizon.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Les cours qui ont débuté sont à 50% intéressant. Le premier parle de ‘Digital Forensic’, c’est un peu barbant, on doit réaliser des tas d’exercices sur des logiciels moches pour extraire des données de fichiers bizarroïdes. Le second nous parle des nouvelles règles du jeu du monde du mobile. Nettement plus à jour que son confrère, on apprend plus de choses et les intervenants sont intéressants. Mon groupe de travail est très sympa et c’est toujours l’occasion de se retrouver pour partager un ‘fika’ (= goûter, prononcer avec le i qui dure) après les cours.

Suede-2013-portable-00381

Côté soirée, je me suis replongé dans une de ces corridor party. Concept pour le moins sordide, qui je vous le rappelle, consiste à faire une soirée dans ce qui s’apparente à un couloir et à une cuisine. Les gens bougent de partout et du coup je suis obligé de bouger si je ne veux pas me faire écraser. Et là, juste à coté, tout le monde gesticule à 4 cm de l’enceinte, danse, dans le noir, sans se voir, ouh la la. Les plaques de cuissons de la cuisine sont recouvertes par des cadavres de bières et des assiettes en carton qui ont vu passer quelques parts de gâteau.
Mais cette fois-ci il ne fait pas trop chaud et l’atmosphère est respirable. Les gens sont gentils, de bonne humeur et parler à tout le monde est une obligation !

Suede-2013-portable-00385

La semaine prochaine, une nouvelle corridor party s’annonce pour un anniversaire ! Je tacherai d’y être.

2 réponses sur « L’auberge espagnole »

j’aime bien quand j’arrive à mon auberge de CASSEL être ton premier lecteur
je savoure tes écrits en buvant une bière chti que mon hotelière m’a mise au frais
Je vais bien dormir après deux jours de ski dans de la belle neige fraîche!

Le « Alors, comment c’était ? T’es resté un an tout de même ! » – « Bah c’était bien, qu’est ce que tu veux que je raconte ? » et je trouve un des éléments les plus réalistes. Car je trouve que finalement quand tu pars tu vis ta petite vie sans te rendre vraiment compte que c’est différent.

Ici je n’ai toujours pas vu la neige, tu as tout gardé pour toi.

Marion

Laisser un commentaire