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La vie en Suède

L’aube scandinave

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Au petit matin, quand l’heure me pousse à me lever, je tire les rideaux devant ces couchers de soleil inversés. A peine 8h et l’air gelé de la nuit se met en éveil au contact des premiers rayons du soleil. Je mets mon collant, enfile ma veste et mon écharpe et vais affronter le froid qui m’a attendu toute la nuit. Je vais parfois seul en cours, mes congénères restent blottis dans leur lit et je me lance à l’assaut de la journée pour remplir mes yeux de choses que je ne reverrai peut être pas tout de suite.

Sur le chemin entre ma chambre et la station de métro, c’est une route gelée où l’on croise le matin une ou deux âmes esseulées. Premièrement, direction T-Centralen, la gare centrale. Je navigue sur la ligne rouge jusque là et prend ma correspondance au milieu des autres travailleurs tous concentrés sur leur iPhone. Je me glisse sur la ligne bleu et quand elle annonce « Akalla » c’est à ce moment que je m’engouffre dans le wagon. Arrivé à Kista, je traverse la petite galerie marchande qui s’ouvre sur des odeurs de McDo, ça fait bizarre dès le matin. Un dernier passage par le froid et ça y est enfin à l’université. Finalement, je finis de me réveiller pendant tout ce trajet, je ne parle pas trop avec les gens parce que j’ai toujours l’impression qu’ils sont soit très occupés ou alors pas encore bien réveillés.

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Quand je m’assois enfin dans l’amphithéâtre, j’essaie toujours de me placer assez haut, comme ça je peux regarder ce que font les autres. C’est assez surprenant de voir qu’avec l’avènement des nouvelles technologies, finalement, l’heure de l’étudiant attentif et prenant des notes sur son cahier est assez datée. L’attention se dilue entre la présentation du professeur, les notifications de son smartphone et l’écran de notre ordinateur. On suit tout de même, mais à la manière 2014 en quelque sorte. J’aime bien aller à l’université, pas spécialement pour les cours qui y sont dispensés mais pour voir les autres. Parce qu’en fin de compte, à part dans les soirées où chacun est toujours un peu différent de sa vraie nature, on ne rencontre pas tellement de personnes dans des conditions « normales ». Et puis de toute manière, j’ai toujours aimé les endroits où les gens circulent, là où il y a du mouvement.

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Quand je reviens, je prends plutôt le bus. Le trajet est plus long mais plus agréable. Et quand je reviens, le jour est déjà parti se coucher.

Avec le second semestre qui commence des tas de nouvelles personnes viennent poser leurs valises pour continuer leurs études, un peu comme moi, mais en décalé. Du coup, les associations d’étudiant démarrent les soirées sur les chapeaux de roues avec les « Welcome party ». Je croise des nouveaux visages et retrouve dans leur sourire la même curiosité débordante que j’avais lors des premiers jours. Une énergie qu’on pense inépuisable, mais qui bien évidemment s’estompe après les premiers mois.

Le dimanche c’est toujours un peu ennuyant. J’attends le lundi avec une ferme impatiente parce qu’il apporte toujours sont lot de surprises qui font des jours suivants, les plus excitants !

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Eyes wide shut

J’espère que tout le monde a vu ce film de Stanley Kubrick ! Vendredi soir, le thème de la soirée ressemblait quelque peu à l’esthétique mystérieuse de ce long métrage. Tout le monde était vêtu de son masque, ceci créant une ambiance à la fois gênante par le secret de l’identité de chacun mais détendue grâce aux sourires que tout le monde esquissait.

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Comme à Poudlard, nous étions réunis autour de deux grandes tablées. Les victuailles n’apparurent pas d’un simple coup de baguette magique mais étaient disposées non loin de là. Une fois tombé dans nos auges j’englouti tout d’un seul trait. Dès lors que les masques tombèrent la fête se lança d’elle même et nous vagabondèrent tous avec grande satisfaction de par delà la piste de danse.
Rassurez-vous, contrairement à Eyes Wide Shut nous ne poursuivrons pas la nuit dans une sordide luxure… Une ambiance bon enfant avec son quota de blondes habituel.

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Pas de culture ni de confiture, mon lit m’a trop fait de clins d’œil ces derniers temps et je n’eu le courage de le quitter. Seulement quelques bleus bien marqués et glacés ont eus raison de moi sur la patinoire d’Ostermalmstorg, mais mon niveau augmente de jour en jour !

La neige a confortablement installé ses quartiers partout où je vais, ne s’excuse pas de me mouiller les pieds, ni de me congeler les doigts. Maudite neige.

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Le travail intellectuel redémarre demain sur les chapeau de roues, retour à Kista. Qu’est-ce que la semaine va nous réserver ?

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Blizzard, vous avez dit blizzard ?

Ca y est, les beaux jours sont finis ! Finis les ciels bleus caressés par la cime des arbres, finis les températures douces qui faisaient de la Suède un pays si délicieux. Les oiseaux ont quitté leur nid et la dame du grand froid est arrivée, les valises remplies de boules de neige.

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Le froid s’est une nouvelle fois emparé des routes et des chemins, le thermostat jongle dans les basses altitudes et moi je compte encore tous les matins mes doigts, pour m’assurer qu’ils n’aient pas été engloutis par le froid. Cette semaine de reprise a démarré doucement pour laisser place à quelques jours de repos post-réveillon-foie-gras. Mais dès demain, nous replongeons dans notre dure labeur pour se concentrer l’espace de quelques heures sur un examen, qui je l’espère, sera fructueux.

Comme un studio insonorisé, la neige calfeutre le paysage et assourdit les sons. Sous ce manteau blanc tout est plus calme, à commencer par les gens, qui n’ont comme seul éclat de vie leurs pommettes rougies. On entend le vent qui court et nos chaussures font piailler la neige, « Rwomp Rwomp » (avouez que transcrire à l’écrit le bruit des pas sur la neige, c’est un joli défi). Pour m’aérer quelque peu et sortir de mes inlassables allers-retours entre ma chambre et notre cuisine, je vais de temps en temps passer un moment dans la salle d’étude pour faire mes lectures obligatoires. Quand il ne fait pas trop mauvais, c’est à dire quand les flocons ne tourbillonnent pas de partout, je glisse un instant sur la patinoire d’Ostermalstorg.

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Je suis repassé par la maison de la culture (Kulturhuset) pour aller prendre mon goûter. Et j’ai découvert un étage que je n’avais pas encore exploré. Une fois passé les rayons de livres habituels, quatre petits sièges confortablement installés sont regroupés autour de platines vinyles en libre service ! On s’assoit là, on sélectionne une galette et en avant la musique. Enfin non, il faut une carte au préalable que je n’ai pas encore prise. Une fille, sans doute suédoise, profitait du gros livre qu’elle avait ramené pour se ré-écouter Aladdin Sane, une oeuvre de David Bowie.

Si vous n’êtes pas spécialement branché musique et que le son des vinyles vous débectent, c’est que vous n’avez probablement pas encore entendu de vinyle de votre vie, ou alors que vous préférez vous détendre, simplement, ou chill comme disent les jeunes dans un des sièges bulles du designer Eero Arnio. Dans les deux cas, vous avez fait le bon choix. L’esprit suédois, grâce à son expérience des longues périodes de grand froid a su créé ces espaces de détente, dans lesquels tout le monde se retrouve pour partager une boisson chaude ou un bon livre, et ça, c’est bien !

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Voilà quelques jours de repos passés bien rapidement, je m’en vais recompter mes doigts et me préparer pour la semaine à venir. Grand froid ? Pff, c’est rien du tout.

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Le nouvel an à Stockholm

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Contrairement à toutes mes jeunes années, cette fois-ci le nouvel an c’était à Stockholm. J’avais acheté mon ticket pour la boite de nuit « PURE » et avais mis dans ma poche, la liste de mes résolutions pour la nouvelle année. Arrivés près de l’endroit, nous rencontrâmes un groupe de francophones tout droit venus de la Suisse, une fois. Etant le seul à avoir acheté mon ticket à l’avance, le vigile n’a pas voulu faire rentrer tout le groupe et nous dûmes faire demi-tour. Heureusement, en un clin d’œil je parvins à revendre mon ticket à son prix d’achat à une suédoise qui passait par là.

Les minutes s’écoulaient à toute vitesse et nos visages commencèrent à redouter de fêter minuit à traîner sur le trottoir. Notre connaissance aiguë de Stockholm nous amena tout près de là, au bien connu, Café Opera. Notre carte bleue fut bien allégée par le prix de l’entrée mais une fois à l’intérieur quelle spectacle! Toute la population suédoise s’était donnée rendez-vous dans ce lieu clinquant en chaussant leur plus beau 31 pour faire face aux plus belles robes. Un rancard de gens beaux, des paillettes qui surgissaient de tous les recoins, des talons immenses claquaient dans nos tympans, les nœuds papillons virevoltaient et les coupes à champagnes se heurtaient.

A vu d’œil, certaines étaient sans aucun doute venues chercher un (beau ?) mâle fusse-t-il équipé d’un bout de plastique doré à 4 chiffres. D’un autre coté, le mâle susnommé, lui cherchait ce qu’il n’avait jusqu’à maintenant vu que dans les magazines, une belle, toute équipée, ou du moins physiquement.

Paisiblement agité, chacun vaquait à sa petite danse et à sa petite discussion en attendant le fameux décompte.

5… 4… 3… 2… 1… BOUM !

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Des milliers de petits lingots d’or en papier jaillirent du plafond et firent briller le visage de chacun. Un moment bref d’amour alcoolisé et c’est la nouvelle année qui passe. A la suite de ce pic d’énergie effervescente la folie retombe mais les sourires demeurent. Elle, va et vient entre les yeux éblouis de ces hommes. Lui, contemple et pense fièrement qu’à défaut d’avoir le nez tordu, il aura la fille, maintenant devenue femme, au bout de quelques offrandes bien pesées. Je m’amuse de ces numéros de théâtre permanent, et moi qui à défaut de ne pas avoir une carte dorée, mes dents sont bien alignés, et parfois, c’est également suffisant.

Je passe du coq à l’âne, mais un petit point culture s’impose! Tout près de chez nous, il y a le musée d’histoire naturelle de Stockholm. C’est génial ! Autant pour les petits que les grands, cet immense bâtiment regroupe sur trois étages des dizaines de collections sur la vie, les hommes, la nature, l’histoire et la pré-histoire. Les enfants courent dans tous les sens pour toucher, voir et comprendre le monde qui les entoure. Les ateliers découverte sont aussi ludiques même quand on est plus tout à fait un enfant. Un must !

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Le soleil ne fait que de s’enfuir en ce moment, pas une minute d’éclaircie pour recharger nos batteries de vitamine D. Les jours vont en se rallongeant, ce qui permet au fur et à mesure d’y voir un peu plus clair. Ouf.

J’oubliais, bonne année à tous.

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Foie gras, cadeaux et Co.

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Avant de revenir en France pour les fêtes nous passons par Gamla Stan pour récupérer les derniers cadeaux du père noël. Les routes pavées de la vieille ville nous font prendre l’une des rues les plus étroites du monde, nous rentrons à peine à deux, et on se sent encore plus serrés au rétrécissement  le plus prononcé.

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Cette semaine chacun repart dans son pays natal pour être proche de sa famille. Le corridor se vide drastiquement et le calme se répand dans les couloirs, pas très palpitant. Heureusement, le deuxième semestre devrait nous remettre sur la voie de la clarté. En effet, nous avons passé le solstice d’hiver, désormais les jours iront en se rallongeant. Parce que quand le soleil prend ses quartier avant même 15h sonné, c’est tout de même un peu dur.

J’ai hâte que ce second semestre démarre, de nouveaux cours, de nouvelles personnes à rencontrer, de nouvelles expériences, bref, que du neuf, et pour le meilleur je l’espère !

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Redoux en Suède

Il semblerait que le ciel ait entendu les réclamations de tous les stockholmois, et depuis quelques jours, la température a repris certaines couleurs. La neige a fondu à vue d’œil et nos pas avancent plus surement sur les trottoirs.

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La recette d’une semaine toute paisible, est agrémenté d’un peu de cours, d’un peu de soirées et de pas mal de fraîcheur. A l’approche des jours de fêtes, les cours sont de plus en plus espacés laissant place à de courtes journées ensoleillées. Trop courtes hélas, car la nuit tombant aux alentours de 14h47, l’après-midi s’annonce donc quelque peu obscur.

Alors lassés de rester entre quatre murs nous décidons en duo de partir en ballade autour d’Ostermalstorg, situé à trois arrêts d’ici. Nous passons par Gamla Stan le quartier historique, Slussen dans Sodermalm puis nous nous rapprochons de Zinkensdamm, vous souvenez-vous ? C’était l’arrêt de notre demeure initiale à notre arrivée. En remontant, nous viens l’idée absolument originale, d’aller dans le bar « des bières pas chères ». Quelle heure est-il ? 17h. Il n’est jamais trop tôt pour prendre l’apéro. C’est un gentil endroit où les prix sont tout doux. Les pichets passent, et nous, nous trépassons. Nous titubons à la recherche d’un métro qui heureusement à 22h, est toujours ouvert. Le retour est assez douloureux, la tempête s’agite dans mon estomac.

Blurp.

Comme je le disais juste avant, les soirées de cette semaine se déroulaient à « domicile ». C’est toujours plus simple lorsque l’on a que quelques pas à faire pour rencontrer des gens et passer un bon moment. Peu nombreux et réunis dans la même cuisine (et oui ce sont les seuls endroits assez grand pour accueillir plusieurs personnes, nous n’avons pas de salons !).

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L’ambiance est conviviale et tout le monde profite de ces moments de relâche pour décompresser du stress insoutenable que nous subissons à longueur de journée ! Notre horloge biologique se trouve bien déréglée mais mes très chers voisins de corridor sont tous de charmantes personnes, ce qui rend le séjour d’autant plus agréable.

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Les prochaines difficultés vont principalement résider dans l’examen de la semaine prochaine, mais il ne fait aucun doute que je vous tiendrai au courant. Je pars de ce pas chasser le Rennes pour préparer le rude hiver.

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Ils arrivent…

Tout le monde ici trépignait d’impatiente en les attendant et plus personne n’y croyait vraiment. Poussés par les beaux jours qui n’en finissaient plus, ils eurent à sortir de leur lit douillet pour venir nous fouetter le visage.  La paysage d’un si grand calme d’habitude se transforma en blizzard incontrôlable, paysage d’horreur et de damnation. Les visages recouverts par la peur d’une apocalypse imminente. Ils sont arrivés. Les premiers flocons.

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Cette triste nouvelle n’entama point notre morale, bien heureux d’aller courir dans les étendues immaculées des plaines alentours. Bien heureux de re-découvrir le gout d’un bon chocolat chaud, peut-être est-ce finalement une bonne nouvelle ?

Réfugié dans mes quartiers, je contemple ce déluge blanc venu paralyser la vie. Les flocons de neige ont cette petite danse en tombant si émouvante que tout de suite vient à l’esprit les plus belles chansons de Noel; car oui, quand les flocons sont là c’est que Noel approche. Qu’avez-vous commandé au père noël ? Pour aller encore plus vite sur la glace, j’ai mis sur ma liste une jolie de paire de patins. J’irai glisser sur la glace de Kungsträdgården comme en ce début de semaine.
Cette fois-ci, nous nous sommes élancés à plusieurs sur la glace, et dans un style qui s’améliore de jour en jour.

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Une fois les patins rangés, vous pouvez passez faire un tour sur le petit marché de Noel. Identique à la France avec les produits d’ici, on retrouve les haut-parleurs qui grésillent quelques airs festifs et l’odeur du vin chaud qui nous chatouille les papilles. Harassé par tout ce sport, j’emmène mes amis non loin de là, au café Saturnus. D’étrange il n’en a que le nom; pour le reste nous voilà dans un décor à la fois charmant et chaleureux, dans lequel il fait bon de rester. Pour rendre plus classe l’endroit, les tenanciers auront eu l’idée d’imprimer toutes leurs cartes en français; drôle de fascination décidément.


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Une fois l’estomac satisfait, nous partons faire un tour dans la maison de la culture (Kultur Huset), près de la gare centrale. Prétexte pour rester au chaud et se fondre au milieu des suédois.

En hiver, il faut faire le plein de bonnes choses. Entre autres de ces bonnes choses, je continue régulièrement de préparer de délicieux (ou presque) gâteaux ! Je suis devenu pro pour les gâteaux au chocolat. Même s’ils n’ont rien de difficile, cela reste un plaisir gourmand dont tout le monde peut profiter. Mon ingrédient fétiche du moment c’est le miel. Je croise les saveurs salées et sucrées dans le même plat et créer de toutes pièces des poulet-miel-citron au échalotes.

Quelle soirée exécrable que fut ce vendredi soir. Inscrits pourtant au préalable sur la guest list de l’établissement, à notre arrivée, un attroupement monstrueux de têtes blondes, venu chercher l’amour ou autre chose dans cette antre de nuit. Compressés à s’en faire briser les os, et après 30 minutes d’attente, si proche de l’entrée, nous voilà dégagés d’un simple coup de main et d’un hurlement qui nous dégouttèrent purement et simplement de l’endroit.

Le lendemain soir, tout se passa pour le mieux. La corridor party, consiste à faire rentrer un maximum de personnes dans un espace étonnement réduit, un couloir et une cuisine partagée. Voilà donc 40 individus se mouvant sans réel chorégraphie dans une marée humaine,  qui une fois pris par le flot vous paralyse de tous vos mouvements. Inutile de vous dire que le couloir n’était pas un endroit très approprié pour revenir prendre votre respiration. Une centaine de personnes s’étendait en accordéon polyglotte du début à la fin, sur un sol jonché par les débris et les bouteilles de liqueur. Après tout, l’énergie qui circulait était hautement jouissive. La balle de la bonne humeur jonglant tour à tour de personne en personne, tous les visages étiraient leur plus beau sourire. Passant de l’italien, à l’espagnol, puis l’anglais et quelques fois le suédois, cette scène était vraiment épatante. Épris par la chaleur de tous ces corps en activité, nous allions refroidir quelques instants vers les bas degrés qui chantaient au dehors.

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La vie se rafraîchit de plus en plus à Stockholm, mais les joues prennent cette teinte rouge qui ravive les visages et rend tout le monde très mignon.

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Light my fire

N’est-ce pas magnifique ? Les jours de grand soleil, le peintre du ciel vient tacheter le dessus de nos têtes avec ces belles teintes rougeâtres, et à elles seules, font remonter de quelques degrés le thermomètre.

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Le sol devient de plus en plus glacé ces derniers jours et les trottoirs sont de vrais patinoires. Les suédois sont certainement plus habitués que moi, ils doivent avoir les pieds cloutés dès la naissance. Stockholm n’en reste pas moins beau. L’atmosphère étant assez sec, le froid n’est pas désagréable et comme l’air est bon, c’est revitalisant.

Ces derniers jours ont rempli quelque peu mon carnet d’adresses stockholmoises. Je ne vais pas tout vous dévoiler maintenant, mais je vous donnerai bientôt le top de tous les endroits où aller, pour passer un bon moment, se réchauffer les mains ou écouter un peu de musique.

En écrivant ces mots, mon dos est un peu démoli. Et pour cause, je suis allé patiné sur la place Kungsträdgården (prononcez Koungstrègordeune). Pour 6 euros vous prenez vos patins et la piste de danse s’offre à vous. Sous les airs de Franck Sinatra je tente de garder aussi bien que possible mon équilibre, mais boum-badadoum, mon corps choit et la glace me résiste. Une heure d’effort intenses seront venus à bout de ce circuit froid et glissant. Mais quel plaisir de courir sur la banquise gelée dans un décors qui se rapproche tout doucement de noël ! Cette place et ce cadre font sens et s’intègrent à merveille dans Stockholm.

Pour la première fois de ma vie, j’ai vu quelqu’un venir à bout de la fameuse maison IKEA en biscuit, dans une maîtrise parfaite. Chapeau. La mienne ressemblait toujours d’avantage à Tchernobyl qu’à la maison d’Hansel et Gretel; heureusement que mon séjour n’est pas encore terminé.

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Bonjour mademoiselle

Récemment, je parle toujours des mêmes choses. Le froid. La nuit. Ce que je mets dans mon estomac. Ce que mes neurones se mettent dans la tête. Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vais essayer de ne pas en parler. Même si c’est tentant, c’est à la longue assez lassant.

Le climat de ma chambre est d’un calme majestueux; presque oppressant. Le soir, quand vous fermez les yeux, votre cerveau reprend chaque petite information, la questionne, la jauge, et la place dans une case de votre mémoire, au fond, bien rangée. C’est en quelque sorte un tri pour y voir plus claire. Juste avant de s’écrouler dans le sommeil, c’est à cet instant que votre ouïe est la plus réceptive. Dans cette pénombre calme et aveugle, chaque son devient visible, prend un caractère, et se rattache à une histoire. Une larme d’eau frappe à intervalles réguliers contre la vitre, et ce bruit aussi infime soit-il, envahit la pièce et prend corps uniquement dans cet instant. La casserole qui tombe avec fracas non loin de là, raconte l’histoire de ce garçon ou de cette fille, qui après sa dure journée n’a plus toute son énergie et où sa maladresse l’emporte.

Chambre étudiante au Campus Lappis

Bien que les suédoises offrent à mes yeux l’apport journalier recommandé de capital beauté, j’avais besoin ce jour là de crever le plafond en me rendant au musée de la photo, le Fotografiska. Seul dans cette aventure, je parcourrai le chemin artistique de Pieter Hugo, Paolo Roversi et d’Inta Ruka. Pieter Hugo jongle au travers des ses clichés, entre la vie et la mort, la richesse et la pauvreté, la maladie et la santé, l’ordre et le désordre. Chaque fois en ayant un penchant plus prononcé du coté sombre de ces versants. Photographe visiblement engagé et se voulant certainement dénonciateur, nos impressions jouent sur plusieurs tableaux, partagées entre surprise, dégoût ou étonnement.

Photo de Pieter Hugo

Paolo Roversi nous apporte un élan de jeunesse, de candeur et de beauté moderne retranscrits dans les courbes des mannequins de ces dernières années. Sa matière première n’est autre que le corps féminin sur lequel il pose son regard et sa lumière d’une façon sensible mais appuyée. Sensible par la pureté et l’innocence perçues, qui émanent de ces êtres éternellement jeunes et beaux. Appuyée, car derrière ces planches (et comme devrait l’être toute bonne photographie) notre esprit se raconte une histoire, nous décrit un fantasme, et nous balance la tête au milieu de ces beautés qui minaudant avec l’irréel.
On la voit, au loin; la plus connue. Comme un appel perpétuel à la chair, elle rend folle de jalousie nos sœurs et excitent nos frères. Natalia Vodianova, égérie pour Etam, s’est laissée prendre par le photographe dans une série remarquable. Son regard peut être interprété et ressenti de mille façons, chacun y verra son fantasme ou sa lubie. Provocateur, innocent, aguicheur, c’est selon vous.

Natalia Vodianova par Paolo Roversi

La tête encore percutée par cette iconographie, je me rends à la dernière hauteur du bâtiment. Dans ce petit sommet siège un endroit fort confortable, chargé de boiseries, d’orange des années 60, et d’un blanc reposant. Je ne tarde pas à me poser sur ces divans d’un relaxant presque berçant, et englouti sans nulle attente ces viennoiseries venus d’ici, parfumées à la cannelle.

Bistro Fotografiska

Viennoiserie suédoise

Les yeux eurent été ravis de cette sortie. Pour ce qui est du goût, passez faire un tour du coté de Östermalmstorg, pénétrez au sein du Saluhall, et découvrez un lieu de chair, de couleurs, de gastronomie et de bien manger. Ces halles chics, même sans achats restent un délice parfait pour se mettre en appétit. Qu’avons nous à faire d’autre ?

Dernièrement, j’ai redécouvert la puissance de l’attractivité du français à l’étranger. Semblable à la fantasmagorie que nourrie le français pour la suédoise, un simple bonjour mademoiselle prononcé les yeux dans les yeux, explose la dilatation des pupilles de celle que vous convoitez. Ce n’est pas de la triche, c’est comme chacun le sait, un jeu de dupe ou personne ne s’avoue charmé avant de succomber, et où le mensonge fait office de dialogue avant que les défenses ne tombent et que la chair ne fonde.

Ces jours ci, les flocons sont encore dans le congélateur du monsieur tout là-haut, qu’ils y restent, le plus longtemps possible !

En bref,

  • J’ai rencontré ma dose de beautés hebdomadaire au musée de la photo.
  • Le sol de ma chambre perd quelques degrés.
  • La langue française fait encore ses preuves aujourd’hui.
  • On ne finit jamais de connaitre Stockholm, c’est un endroit qui contient plein d’endroits.

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Les feuilles mortes

Oh je voudrais tant que vous vous souveniez, des jours pluvieux où vous étiez à l’abri. En ce temps là, la vie pouvait-elle être plus belle ? Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui ?

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L’automne suit son cours sans vouloir s’arrêter. Les feuilles tombent une à une sur la pierre mais leur chute ne fait aucun bruit. L’hiver va-t-il glacer tout ce décor ? Le thermostat reste clément et gentil, mais c’est plutôt fourbe, il nous prendra au dépourvu quand le froid sera là. D’après la carte qui jonche sur l’une de mes étagères il y a 87 musées à Stockholm, aurais-je le temps de faire tout ça ? Le temps passe si vite et si lentement à la fois. Trop vite lorsque l’on ne réussi pas à faire tout ce que l’on veut. Trop lentement lorsque la nuit tombe et que notre journée sonne toujours aussi creuse.

Cette nuit constante me fait penser plus que d’habitude. Mon horloge biologique ne s’accoutume pas encore et le coton de mes chaussettes s’épaissit un peu plus, pour contrer les lames glaciales du sol suédois.

Même après être passé maintes fois sur la place près de la gare centrale, je ne m’étais jamais rendu à la maison de la culture. Ce grand bâtiment dresse à chaque étage un espace différent. L’un pour les enfants, l’un pour les amoureux, l’autre pour les intellectuels, un théâtre ou un opéra si vous souhaitez. Traversez le de long en large et vous en serez surpris.

Le ciel de Stockholm s’est fait pardonner ces jours-ci en nous offrant de belles éclaircies; qui dit qu’elles ne dureront pas ?

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Les cours ne sont jamais quelque chose que l’on attend avec hâte. Tout de même ils nous poussent à nous lever et à sortir la tête au dehors. Le paysage ne change pas mais notre regard change en observant le paysage. Mes yeux s’habituent à voir ces petites blondes sautiller, ces grands suédois bien distingués; le pays est beau et svelte. Tous les chérubins blonds semblent être les plus heureux du monde. Aucun soucis ne vient heurter leur gueule d’ange et même les parents ont l’air content d’avoir eu ces enfants là.

Changeons de sujet. Lidl, qui est comme vous le savez devenu mon fournisseur en denrées alimentaires, a développé une gamme amusante et commercialement bien pensée. Plusieurs de ses produits arborent fièrement la mention Deluxe avec un joli nom français sur l’emballage. Et oui, c’est la façon qu’ils ont trouvé pour faire croire à leurs clients pauvres qu’ils peuvent s’acheter des produits de qualités supérieure, même ici. En ce sens le client grimpe sur l’échelle sociale, ou du moins dans sa tête. L’ironie restera dans le caddie, qui verra aux cotés des emballages Deluxe, du papier toilette de premier prix.

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Comme disent les enfants, demain il n’y a pas école. Bonne chance à ceux qui commencent la semaine avec plein de travail. Moi je vais me coucher, je penserai un peu à vous.

En bref,

  • Automne. Autumn. Fall.
  • Les commerciaux de Lidl narguent le peuple avec l’ascenseur social.
  • La Suède est belle, mangez des Wasa.
  • Plat de ce soir, épinard-saumon-pain grillé à l’ail.

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